États Généraux de l'Alimentation : Ingénieurs sans frontières AgriSTA appelle à privilégier la posture d'accompagnement des agronomes

Le 20 juillet 2017 s'ouvrent les États Généraux de l'Alimentation (EGA), censés rassembler les acteurs agricoles, le gouvernement et la société civile afin « d'assurer un revenu décent aux agriculteurs et une alimentation de qualité tout en respectant l'environnement » d'après le Président. Les organisations de la société civile, dont Ingénieurs sans frontières AgriSTA, réclament une consultation publique moins précipitée, de vrais objectifs décisionnels issus de la consultation et la prise en compte d'enjeux centraux pour la souveraineté alimentaire, qui ne paraissent actuellement pas (ou très peu) à l'ordre du jour des 14 ateliers de travail des EGA. Ingénieurs sans frontières AgriSTA souligne l'un d'entre eux : l'agronome comme accompagnateur et non pas comme conseiller du paysan.
L'accompagnement au coeur de la relation agriculteur-agronome
Ingénieurs sans frontières AgriSTA

 

Repenser le métier d'agronome : du conseil vers l'accompagnement !

Mesure phare du nouveau gouvernement, à la fois annoncée et attendue par le monde agricole, le premier volet des États généraux de l’alimentation est axé sur la création et le partage de la valeur. Logiquement, le conseil technique et l'ingénierie d'accompagnement de la transition des acteurs de l'agriculture vont être questionnés : l’enjeu de l’accompagnement technique doit être au cœur des réflexions à ce sujet !

Le mois dernier, Coordination Sud a publié une note1 proposant de « repenser le métier d’agronome, vers une démarche d’accompagnement ». Organisation d'agronomes mobilisés pour la souveraineté alimentaire, l'association Ingénieurs sans frontières AgriSTA souhaite pointer l'urgence d'ouvrir ces réflexions afin de répondre aux enjeux alimentaires auxquels nous faisons face.

Trop longtemps, le conseil a été associé au transfert de connaissances et de technologies du monde de la recherche et des technicien·ne·s vers celui des producteurs·rices. Ces postures de conseil visant à promouvoir des modèles techniques de production prédéfinis ont montré leurs limites en menant les paysans·nes à des impasses techniques et sociales. Les enjeux écologiques, sociaux et environnementaux nécessitent de repenser la hiérarchie des savoirs et des pratiques pour co-construire les solutions techniques nécessaires.

Cette démarche nécessite un véritable changement de posture chez les agronomes et l'ensemble des technicien·e·s, qu'il est nécessaire de prendre en compte à la fois dans l'enseignement agronomique et dans la structuration du conseil agricole. Il faut en finir avec les conflits d'intérêts des conseiller·e·s technico-commerciaux et financer un accompagnement technique des acteurs du monde agricole émancipé de toute nécessité de rentabilité. Ingénieurs sans frontières AgriSTA se porte volontaire pour contribuer, aux côtés des organisations professionnelles représentatives des filières et de la société civile, aux ateliers du premier volet des États Généraux ; notamment l’atelier 5, intitulé « Préparer l’avenir : quels investissements, quel accompagnement technique et quelle recherche ? ».

 

1. La note est disponible ici : https://www.coordinationsud.org/document-ressource/notes-de-sud-n2-repenser-metier-dagronome-vers-demarche-daccompagnement/

19 juillet 2017
Auréline Doreau, pour Ingénieurs sans frontières AgriSTA
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