Rencontres nationales d'Ingegneria senza frontiera Italia : du déchet à la solidarité

En Novembre 2019 se sont déroulées les Rencontres Nationales d'Ingegneria senza frontiera Italia, équivalentes aux Rencontres de la Solidarité Internationales et de la Citoyenneté d'Ingénieurs sans frontières. Afin d'entretenir les liens avec cette association proche de nos valeurs, un membre de l'équipe Éducation Au Développement à participé à ce week-end fédératif.
La Coeli Aula, lieu des Rencontres Nationales d'Ingegneria senza frontiera Italia 2019 dans la campagne toscane.
La Coeli Aula, lieu des Rencontres Nationales d'Ingegneria senza frontiera Italia 2019 dans la campagne toscane.
Hugo ROUX

Contexte :

12 heures de transports entre Trains Express Régionaux et flixbus, me voilà arrivé à Firenze. La gare de Santa-Maria-de-Novella m'émerveille. Dans mon imper bleu, je rejoins un imper rouge, administrateur d'ISF Italia, mon futur guide. Davide, bienveillant, me présente le week-end dans un français qui lui fait honneur. Nous échangeons sur les deux associations. Mêmes valeurs. Un Conseil d'Administration (CA) de 6 personnes, et la même liberté pour les groupes locaux. Après un café, le voyage n'est pas terminé : un train direction Empoli suivi d'un bus qui nous dépose perdu au milieu d'une petite bourgade toscane (Martignana). D'ici, Carlo, président d'Ingegneria senza frontiera Italia, vient nous chercher en voiture.

Nous voilà enfin arrivés sur le lieu des Rencontres nationales : la Coeli Aula.

Paysage Rencontres Nationales Italiennes 2019
Vue depuis la colline. Champs et forêt vierges entourent ces Rencontres.

 

Un bâtiment, abritant en été les scouts, rudimentaire et rustique. Le froid du matin est vite éclypsé par l'accueil chaleureux qui nous est réservé. Un tee-shirt floqué spécialement pour l'occasion enfilé, une fiche d'émargement signée et les tâches communes du week-end réparties, le petit déjeuner peut commencer. L'atmosphère est toujours aussi positive et l'intégration se fait sans barrière linguistique.
Le brise-glace se déroule en plein air dans le champ avoisinant le gîte. Chacun·e se présente, dit d'où il·elle vient et quelque chose qu'il·elle aime... en italien, avec pour office de bâton de paroles un ballon d'un kilo. Les présentations faites, le temps est venu de briser littéralement les distances restantes entre chaque participant·e ! Afin de ne pas rester éloigné·es, le jeu consiste à former des petits groupes en se rassemblant le plus vite possible. Une chaise musicale sans chaises et avec du contact. Les personnes restantes où ayant un groupe trop petit sont éliminées au fur et à mesure.

Une fois tout le monde réveillé, la journée peut vraiment commencer.

 

Ateliers :

Le samedi matin est occupé entièrement par les interventions d'un expert et d'un militant associatif. La présentation a pour objectif de mettre en avant le cycle de vie des déchets et d'introduire les moyens à mettre en oeuvre pour atteindre le zéro déchet. L'animation est plutôt conventionelle avec un intervenant technique qui utilise un diaporama pour poser un état des lieux du traitement des déchets en Italie.

La présentation commence par quelques généralités :

  • Dans les années 1960, la Terre permettait de satisfaire les besoins de l'ensemble des êtres humains, aujourd'hui il faudrait l'équivalent d'1,7 Terre.
  • Ce besoin augmente et de plus en plus vite. Selon les politiques prises aujourd'hui, l'intervenant estime qu'en 2050, les besoins pourraient nécessité entre 1,5 et 2 équivalents Terre.

La thématique la plus préoccupante est le plastique, tant il est omniprésent dans le paysage urbain et rural.

Ces conséquences s'expliquent par la vision consumériste de la société, vision qui s'est largement développée durant le siècle dernier. En effet, le circuit linéaire et non circulaire est un choix politique.
Pour plus de clarté, le circuit linéaire prend une ressource, la transforme, l'utilise, la traite si besoin et finalement elle est considérée comme un déchet. Le cirucit circulaire consiste à faire en sorte que chaque déchet produit devient une ressource pour une autre chose et ainsi de suite pour refermer la boucle.
Le fait que l'on choisisse le premier modèle a un impact économique visible. En effet, si l'on prend l'exemple des ampoules, les producteur·rices ont limité leur durée de vie en implémentant une obsolescence programmée dans leur fonctionnement pour pouvoir vendre autant qu'auparavant mais sur un temps beaucoup plus court [1].

L'obsolescence programmée, couplée à la mercatique, purement commerciale et de nos jours de moins en moins attaché à la qualité de l'objet qu'à son image, sont devenues les fondements de notre société. Aujourd'hui, nous sommes poussé·es à acheter par envie ou désir, plus que par besoin vital. Le produit est individualisé et la relation consommateur·rice-objet est continue. Dans ce qui suit, je prendrais l'exemple de cosmétiques. Auparavant un produit était mis sur le marché pour cibler un ensemble de personne sans aucune distinction, un produit convenait à tous·tes [2].
Une crême hydratante pouvait être utilisées par n'importe qui, dans n'importe quelle situation : c'est la mercatique de masse. C'est après que des divisions en des catégories ont été réalisées : âge (nourisson, enfant ou adulte), environnement (soleil...), genre (homme, femme...), type de peau (peau douce, peau sèche...) pour les cosmétiques. Cette stratégie provient de la mercatique segmentée. Une firme peut alors changer de politique selon le type de public ciblé. Le paroxysme de l'individualisation a été atteint lorsque des entreprises ont mis à disposition un·e "expert·e" afin de travailler sur les habitudes de la cliente (la cible étant exclusivement féminine) puis suivre les différents test de cosmétiques afin de recevoir les retours directs de celle-ci et enfin planifier les différents cosmétiques à utiliser sur une durée déterminée.

Loin de là toute préoccupation sociale et environnementale ! Les entreprises sont dans un modèle où la consommation ne doit cesser d'augmenter, sans lien avec les réels besoins des consommateur·ices.

Intervention Rencontres Nationales ISF Italia 2019
L'obscurité de la pièce nous plonge dans un voyage dans le monde des déchets.

 

Cela aurait été bien trop simple si seule cette question du consumérisme était présente. L'Europe tout comme l'Italie est aussi dépendante dans son apport de ressources primaires. De plus, nos voisin·es transalpin·nes font face à un problème de densité supplémentaire, dupliqué par une réelle proximité entre incinérateurs et cités.
La réduction des déchets et la circularité deviennent alors indispensables pour faire face à cette question.

L'Italie peut se diviser en trois régions selon le traitement des détritus :

  • Le nord paraît comme efficace
  • Les régions avoisinantes sont assez performantes
  • Le reste de l'Italie est en recherche d'efficience

Le pays est hétérogène parce que le type de taxation des déchets n'est pas national mais chaque commune peut l'adapter à sa politique.
Une deuxième cause de cette diversité est l'inégale répartition des individus sur le territoire.
 

En 2019, la population italienne globale compte environ 60 360 000 habitant·es selon les etimations de l'Istituto nazionale di statistica. Alors qu'en 1955, le Sud de l'Italie avait un fort taux de natalité contrairement au Nord, aujourd'hui, il est assez homogène avec des pics aux extrémités méridionales et septentrionales et un creux au centre des Abbruzzes. De réels mouvements de population à l'intérieur du pays ont été observés depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Le Nord s'est industrialisé de manière plus rapide et a draîné les habitant·es moins favorisé·es du Sud à la recherche de travail [3].
On constate encore ce phénomène aujourd'hui, dans ce lieu reculé, les participant·es viennent principalement de villes "nordiques". Les romain·es, napolitain·es ou barésien·nes se comptent sur les doigts d'une main. Un ingénieur en activité me glisse que les subventions de l'État vont plus aux université au Nord qu'à celles du Sud et donc que beaucoup d'étudiant·es migrent non plus pour trouver du travail mais aussi pour chercher une région qui leur pemettra d'accéder à des enseignements de meilleure qualité.

Ces différences de recyclage s'expliquent enfin par le fait que le traitement des ordures organiques et plastiques n'est pas économiquement viable contrairement à l'aluminium. Chaque ville ne peut mettre le même investissement dans leur traitement.

La taxation positive pour le recyclage en Italie n'est pas appliquée, à la différence de l'Allemagne qui préfère la consigne par exemple.
La taxe locale, nommée Tassa Rifiuti (TARI), est appliquée à l'échelle communale dans le cadre de l'Imposta Unica Comunale (IUC), traduite en taxe communale unique, décrétée dans la loi 147/2013 [4]. Elle est annuelle et a pour but de financer la gestion et la collecte des déchets dans chaque commune par imposition à toutes les propriétés ou zones non couvertes pouvant produire des déchets. L'impôt n'étant pas national, chaque commune a une certaine autonomie réglementaire. La TARI est calculée en fonction de la superficie du terrain, ou du plancher pour des habitations collectives.
Un autre frein au tri en Italie, selon l'expert, est que l'argument "le non recyclage des déchets permet la création d'emploi" est très ancré dans la société transalpine et c'est l'une des raisons pour lesquelles les italien·nes sont réticent·es, parfois, à améliorer leur gestion.

L'intervenant politisé prend à ce moment la parole afin de présenter un exemple d'initiative locale qu'il a conduit sous forme d'un programme dans un village qui a entrainé une réduction des déchets, dans un objectif final de zéro déchet. Selon lui, la responsabilité de la fin de vie du déchet se partage entre le·la producteur·rice, les politiques et le·la consomateur·rice (pour du traitement ou une réutilisation). Une proposition de loi sur la réglementation du traitement en 2013 a été proposée au gouvernement mais a été refusée car émanant d'une initiative populaire. Les ordures ménagères sont bien mieux traitées que les déchets que l'on retrouve dans les rues.

Dans les années 1960, le plastique est entré massivement dans les modes de consommation car il était alors à la mode. Or sa durée d'utilisation est courte pour une durée de vie longue. En 2012, l'objectif européen de recycler 65% de ses déchets n'a pas été atteint par l'Italie au niveau national. Ce sont donc les communes qui ont pris la charge de rattraper ce retard. Selon le nombre d'habitant·es, il est évident que la gestion sera différente. 302 communes se sont lancées le défis de devenir des territoires zéro déchets dans une perspective touristique et pour raison économique (la gestion des déchets étant très coûteuse). Mais ctte démarche reste marginale, d'autant plus quand on sait que l'Iatlie compte plus de 6 millions de communes au total.

En 2019, dans un village pilote, l'intervenant a mis en place un système de récolte des déchets en porte à porte. Cette nouvelle méthode s'oppose alors au traditionnel regroupement des ordures triées dans des lieux identifiés de la commune. Le tri a été aussi implémenté entre les emballages plastiques métalliques, le carton, le papier, le verre et les autres ordures ménagères. L'expérience a été réalisée auprès de 24 foyers dans un premier temps puis de 80. Au cours du projet, la production de déchets s'est considérablement réduite. Le coût de la gestion des déchets pour la mairie a par conséquent, diminué. Il reste malgré tout un point de vigilence à avoir à l'égard de cette pratique car il s'est avéré que certain·es habitant·es allaient déposer leurs déchets dans les collecteurs collectifs des communes avoisinantes sans être obligé·es de trier.

Une autre solution testée a été d'accompagner la mise en place de composts individuels ou collectifs récoltant papier et déchets organiques dans des sacs. Ceux-ci étaient ensuite transmis aux agriculteur·rices locaux, ce qui a permis de réduire leur coûts de gestion de la parcelle. Une récolte différenciée était pratiquée afin d'assurer la qualité du compost non contaminé par d'autres détritus. Ainsi, la diminution de déchets reste contestable. Cependant, deux effets positifs ont clairement pu être identifiés à savoir, un coût économique restreint pour les municipalités ainsi qu'un apport d'engrais pour les exploitant·es agricoles

Laissée aux libre choix des collectivités locales, la gestion des déchets est très inégale entre les différentes régions. Cette inégale répartition des modalités de traitement peut à terme s'homogénéiser en prenant exemple sur le gain économique des localités. Cette solution semble toutefois adaptée aux villages et petites villes mais peut rencontrer des difficultés lorsqu'elle s'applique à des municipalités plus importantes. Ces difficultés se présentent notamment pour la gestion des bâtiments regroupant plusieurs foyers en leur sein. Ces pistes restent néanmoins intéressantes.

La pause de midi termine les discussions pour en commencer d'autre informelles. Le repas sonne et se compose d'un plat assez copieux : salade multicolore entre le rouge violacé d'anthocyanes, le vert chlorophyllien de la laitue et les caroténoïdes jaunes orangées des passenailles [5]. Les conversations sont vives et conviviales.

 

L'après-midi se décompose en trois ateliers parallèles.

Le premier a pour thématique l'obsolescence programée. Les participant·es forment des petits groupes et doivent discuter des moyens concrets pour lutter contre celle-ci.
La restitution se fait en plénière, de manière houleuse entre propositions des différents groupes et limites discutées par les autres. Les débats suscités par cette question étant relativement houleux je n'ai pas pu saisir l'ensemble des arguments avec précisions, notamment à cause d'un débit de parole trop rapide pour me permettre de traduire de façon exasutive. J'ai cependant appris que la corruption des politiques était la limite la plus importante, là où l'argent n'est pas susceptible d'être rejeté.

Le deuxième atelier est fait en lien avec l'association Consorzio Equo (Consortium Equitable en français), invitée par ISF Italia. Elle aide de manière illégale des migrant·es a récolter des matériaux puis les revendre afin qu'iels puissent acheter un terrain où habiter. La restitution se fait sous forme de petites scènettes humoristiques mettant en scène une personne venant d'arriver en Italie, un·e membre de l'association et souvent les autorités. Autant la forme inhabituelle de travail avait pu surprendre certain·es, autant cela a dynamisé le retour de l'atelier en ne présentant qu'une des scènettes préparées. De même, la complexité du langage utilisé ne m'a pas permis d'avoir une compréhension plus poussée du sujet.

Ateliers Rencontres ISF Italia 2019
Scènette choisie pour la restitution du second atelier.

 

Le dernier atelier s'est concentré sur les problématiques des déchets en lien avec la solidarité internationale.
Deux études de cas furent présentées :

  • La collecte des déchets dans une favela à Rio de Janeiro.(Brésil)
  • Une déchetterie dans un quartier populaire près de Nairobi (Kenya)

C'est à cet atelier que j'ai participé. La problématique repose sur l'emplacement d'une décharge à ciel ouvert.
Celle-ci doit être déplacée pour des raisons sanitaires : les rats et les moustiques sont des vecteurs de maladies tout comme l'eau souillée par la proximité des déchets ; mais aussi à cause des fumées qui agissent sur les poumons des habitant·es voisin·es. De plus, elle devra être déplacée pour des raisons esthétiques, puisque le terrain est juste à côté des habitations d'une ville de banlieue pauvre.
La mairie ramasse gratuitement les déchets contrairement aux associations qui le font de manière plus efficace mais payante. Un rassemblement citoyen, non reconnu par les organismes susnomés mais reconnu par le ministère kenyan, s'occupe du tri des déchets dans la décharge.

Le Conseil Gouvernemental (équivalent de celui municipal) souhaite la déplacer dans un endroit naturel touristique et préservé. Une des raisons qui motive le choix de cet emplacement est que le terrain appartient déjà à la mairie et que le prix de la terre aux alentours est coûteux. L'endroit est isolé et ne présenterait plus de menaces sanitaires et esthétiques directes. Les regroupements d'habitant·es et les associations responsables de la sécurité de l'eau s'opposent à ce projet de délocalisation qui menace l'environnement protégé. Le manque de communication entre les différent·es acteur·rices est flagrant. À l'aide d'une carte et de ces indications, les participant·es doivent trouver le meilleur compromis par petits groupes puis mettre en commun leurs difficultés et leurs propositions.

Les point de vue sont alors très différents et présentent tous des avantages et inconvénients divers. Aucun d'entre nous ne décide de laisser faire le Conseil Gouvernemental pour mettre la décharge dans cet endroit protégé.

  • Le premier groupe penche pour une délocalisation dans une zone encore plus éloignée où la vallée est certes vierge mais nue et loin de tout. Afin de permettre l'acquisition du terrain, il faudrait vendre le terrain possédé, ce qui peut dire aussi perdre de la surface. Les soucis sanitaires directs et esthétiques seraient ainsi supprimés.
    Les problèmes surgissant alors sont l'acheminement des détritus jusqu'à la décharge ainsi que la pollution de l'environnement, là où nu ne veut pas dire sans biodiversité. Le fait de ne pas être à proximité de la ville serait aussi un facteur d'abandon du tri pour les citoyen·nes. La charge serait alors reportée au Conseil Gouvernemental qui pourrait peut être ne plus pouvoir assurer la gratuité de ses services.
     
  • Le second groupe propose de ne pas déplacer la décharge ou du moins garder ce qui peut être recyclé sur place et apporter un support technique plus performant pour stocker les déchets pour les utiliser dans des incinérateurs ensuite. Cela permettrait de garder l'activité de la ville tout en éradiquant les problèmes sanitaires grâce à la technique.
    Ce don technique peut aussi avoir ses revers de médaille quand il s'agit de voir l'évolution dans le temps de son utilisation. Des suivis réguliers et des formations à la maîtrise de celle-ci sont nécessaire pour assurer un bon fonctionnement, ce qui va à l'encontre de la valeur d'horizontalité et de partage de connaissance par le côté ascendant de ces différentes pratiques. C'est en effet une valeur et une réflexion commune aux deux associations française et italienne de ne pas se placer dans la posture de détentrice du savoir.

À la fin, l'animatrice propose de présenter son approche des différents cas.
Le projet à Rio de Janeiro avait une "solution" sachant qu'il a déjà été mis en place par elle, et que malgré mise en route relativement lente, afin d'optimiser les chances de succès, le projet fonctionne assez bien désormais. Celui à Nairobi se plaçait sur des hypothèses puisque la mission n'a pas été encore acceptée par le Conseil Gouvernemental mais est en cours de discussion.

 

La soirée se termine par un bon repas aussi consistant que celui de la mi-journée, aussi coloré, si ce n'est plus avec la complexation aluminium-anthocyane rendant le chou rouge présent dans l'omelette d'un bleu pacifique intense et agréable. Quoi de mieux pour termnier le dîner qu'un jeu à boire collectif et chantant ? Pour finir, vint le temps de danser puis de jouer de la musique, en remerciant celles et ceux ayant amené guitare sèche ou ayant reconstitué une batterie à partir des différents ustensiles présents encore sur la table.

 

Perspectives :

En somme ce week-end a été très chaleureux et festif tout en partageant et s'exerçant sur la problématique de la gestion des déchets par les communes italiennes.
Le samedi matin a donné lieu à des échanges instructifs sur l'état actuel de ce traitement ainsi que des solutions à mettre en place pour s'apercevoir que l'aspect économique d'un système peut rejoindre la protection de son environnement.
L'après-midi à mis en perspective plusieurs autres pratiques et cas d'études auxquelles un·e l'ingénieur·e peut être amené·e à rencontrer dans sa carrière : respectivement l'inertie politique, les différentes valeurs qui peuvent se contredire et les problèmes complexes à solutions multiples et parfois non satisfaisantes.

La collaboration entre Ingénieurs sans frontières France et Ingegneria senza frontiera Italia, initiée il y a quelques temps sur une base de données commune semble être à l'arrêt par soucis d'adaption entre les deux logiciels utilisés de part et d'autres des Alpes. Cependant les données sont déjà collectées et le partage est la dernière tâche à faire. Partageant le même esprit et valeurs, d'autres initiatives peuvent se faire autant pour les actions locales que pour des réflexions sur les projets à l'international.
Les Rencontres Nationales italiennes ressemblent dans la forme aux Rencontres de la Solidarité Internationale et de la Citoyenneté. Cependant le nombre de participant·es est nettement inférieur (une quarantaine). Le Conseil d'Administration d'Ingegneria senza frontiera Italia se compose de 6 membres interagissant à distance et fonctionnant plus comme notre Bureau National que notre Conseil d'Administration en lui-même.
Le travail de responsabilisation du traitement des déchets peut se faire autant en France qu'en Italie là où la question reste débattue dans les communes qui sont plus ou moins autonomes. Un échange entre un groupe local français et un groupe local italien pourrait être envisagé sans entraves autres que la langue, sachant que nous partageons les mêmes valeurs et les mêmes types de gouvernance et d'actions au sein des communes.

C'est avec cette dernière impression, que je quitte le camp pour retourner en France, en passant par les montagnes enneigées, me donnant la possibilité de comparer trains à grande vitesse italiens et français.

 

Sources :
[1] Obsolescence programée, histoire et exemple du cas des ampoules : http://consommation-tpe1.e-monsite.com/pages/de-1945-aux-annees-1960.html
[2] Mercatique, histoire et évolution : http://tpeconsommation-marketing.e-monsite.com/pages/partie-1/histoire-et-evolution-de-la-mercatique-et-ses-differentes-formes.html
[3] Démographie italienne : http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-regionaux/la-mediterranee-une-geographie-paradoxale/articles-scientifiques/demographie-italie
[4] Tassa rifiuti (en italien) : https://www.6sicuro.it/casa/tassa-rifiuti-2019
[5] Pigments : http://changer-la-couleur.e-monsite.com/pages/partie-1/b-les-differents-types.html

 

 

26 mars 2020
Hugo ROUX, Margot CHATARD
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