Le commerce équitable et Ingénieurs sans frontières : une vieille histoire d'amour

La quinzaine du commerce équitable est l'occasion pour Ingénieurs sans frontières de se replonger dans ses archives. En effet, la fédération est depuis 1990 engagée dans la promotion du commerce équitable en France. Retour historique à travers la sélection de quelques articles de la revue Alteractif.
Photo de grains de café
Grains de café
flickr - jasleen_kaur - CC BY-SA 2.0

La quinzaine du commerce équitable bat son plein depuis le 14 mai !

Les acteurs des filières de ce commerce pas comme les autres profitent de ces 15 jours pour faire valoir leurs valeurs, défendre les droits des petits producteurs et questionner le public sur une nouvelle manière de consommer.

La quinzaine se décline cette année autour d'une thématique chocolatée suite à l'étude d'impacts sociaux et environnementaux de la filière cacao, réalisée par le bureau Le BASIC. Une conférence est d'ailleurs programmée le 25 mai à l'Hôtel de Ville de Paris pour débattre des dessous des petits déjeuners français.

De nombreux groupes locaux animent également sur leur campus plusieurs évènements gustatifs ou festifs comme Ingénieurs sans frontières Nantes, Nord ou Provence. A Ingénieurs sans frontières Nancy, le sport est à l'honneur pour questionner les enjeux du commerce équitable dans la fabrication et distribution des ballons ovales tant choyés du grand public.

Toutes les informations sont sur le site www.mouvement-equitable.org

La quinzaine est également l'occasion de regarder dans le rétroviseur car l'histoire d’Ingénieurs sans frontières et du commerce équitable sont très liées comme le démontre ci-contre l'article issu du Zoom de l'Alteractif n°70, édité en juin 2010. En effet, au-delà des actions de sensibilisation et des ventes de produits équitables, les groupes locaux, dans les années 90, ont contribué à la fondation de deux acteurs phares : Max Havelaar France (1993, cf. article Max Havelaar en France) et la Plateforme française pour commerce équitable (PFCE, 1997).

Dans les années 2000, l'action des membres a contribué aux réflexions autour du commerce équitable et des circuits-courts, encouragées par le développement des mouvements des Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP). En effet, ces deux pratiques partagent de nombreux points communs, notamment celui d'être envers les producteurs en tant que consommateurs, mais il ne suffit pas d'être en circuits-court pour faire du commerce équitable et inversement. Il faudra attendre 2014, pour que la PFCE et le réseau InPACT élabore une Charte du commerce équitable local.

A partir de 2007, les organisations ARM (Alliance for Responsible Mining) et FLO (Fairtrade Labelling Organizations), réseau international dont Max Havelaar France est la branche française, ont travaillé conjointement au développement d'un processus de labellisation pour l'or : « Fairtrade-Fairmined ». Sa première mise sur le marché s'est faite en Grande-Bretagne en 2011 et nombreux sont les membres du réseau FLO qui soutiennent cette démarche (Royaume-Uni, Canada, Danemark, Suède, Luxembourg). Pourtant, cette approche n'est pas forcément aboutie ni satisfaisante. Ainsi, le 11 octobre 2012, le conseil d'administration de Max Havelaar France, dont Ingénieurs sans frontières faisait partie, a rejeté la proposition de commercialisation de l’or équitable en France. Cette décision faisait en réalité suite à un travail de fond du groupe thématique Ingénieurs sans frontières SystExt (Systèmes extractifs et environnements) qui avait évalué la responsabilité des acteurs miniers. Cette étude a permis la rédaction d'une note de positionnement sur le standard Fairtrade-Fairmined, validée par le Bureau National de la Fédération en juillet 2012. La note formulait des critiques tant sur le contenu même du standard (pas de prix minimum garanti fixe imposé, pas de prise en compte de la fin de la mine et de la reconversion des mineurs) que sur la pertinence globale du développement d’une telle filière aujourd'hui en France.

Les archives de la revue Alteractif reflètent l'engagement historique et l'évolution des débats portés au sein de la fédération. Quelques articles sont ici sélectionnés pour le démontrer.

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20 mai 2016
Bénédicte Carmagnolle, chargée de projet
Thématique