La campagne « L'ingénieur·e citoyen·ne ... c'est moi ? » démarre dans les écoles
Pourquoi parler de l'ingénieur·e citoyen·ne ?
En utilisant la notion d’ingénieur·e citoyen·ne, cette campagne, inscrite dans le programme Former l'Ingénieur Citoyen, veut interroger les formations françaises en ingénierie sur leur contribution à la formation citoyenne des ingénieur·e·s. La notion de citoyenneté renvoie pour Ingénieurs sans frontières à la nécessité d’une implication de l'ingénieur·e pour une justice sociale et environnementale (comme l'explique sa charte), et donc pour l’intérêt général, qui ne peut résulter que d’une construction collective.
Cette construction collective se passe aujourd'hui dans de multiples espaces qui décrivent un continuum entre démocratie délégative et participative. Prendre sa juste place dans ce continuum demande à l'ingénieur·e des compétences et des attitudes qui relèvent autant d'un esprit critique et de l'autonomie que de la coopération.
Quel rôle pour l'enseignement supérieur dans la formation citoyenne ?
Dans l’histoire française, la formation à la citoyenneté est un projet de société principalement porté par l’école primaire et secondaire. Pour autant, la responsabilité de l’enseignement supérieur dans l’éducation à la citoyenneté mérite d’être creusée. Étant l'espace où l'étudiant·e commence à construire sa place dans la société en tant que professionnel·le, il semble nécessaire d'examiner l’adéquation de ses contenus et de sa forme par rapport aux objectifs d'éducation à la citoyenneté énoncés ci-dessus.
S'intéresser aux contenus des formations signifie, pour Ingénieurs sans frontières, de s'interroger sur la façon d'aborder le rôle social de l'ingénieur·e dans les cursus, et mesurer la préparation des étudiant·e·s à répondre à la complexité des enjeux socio-environnementaux qui vont entourer leur future activité professionnelle. Ceci renvoi à une question de méthode : appréhender des situations hautement complexes demande de s'intéresser à la pluralité de perspectives en jeu et participer à leur mise en contraste. Dans cette approche pluraliste, il est nécessaire de veiller à la présence d'un regard critique sur le modèle de société actuel et de la place de la technique dans celui-ci, et à la transmission de compétences pour participer à la construction d'alternatives.
Pour Ingénieurs sans frontières en tant qu'association étudiante, il s'agit de reconsidérer la place de l'étudiant·e dans son processus d'apprentissage de la citoyenneté. Il nous semble que cet apprentissage doit passer par une implication de l'étudiant·e dans son projet de formation, à l'échelle de son école et à l'échelle de la gouvernance démocratique de la formation supérieure plus largement. Cette implication est un premier pas vers l'exercice de sa responsabilité.
La campagne portée par neuf groupes locaux
Neuf groupes locaux d'Ingénieurs sans frontières ont déjà et/ou vont proposer au cours de l'année scolaire des événements et des activités à leurs co-étudiant·e·s pour explorer la place qu'ils/elles peuvent occuper dans l'orientation démocratique de leurs formations vers l’intérêt général. Ainsi, la conférence gesticulée « A la recherche de l'ingénieur·e citoyen·ne » de Mathieu Dalmais a déjà été programmée à l'INSA Lyon, à Tarbes et à Compiègne. Un questionnaire et une exposition « fugace » donnent des éléments aux groupes pour aller à la rencontre des étudiant·e·s, enseignants et le personnel administratif de leurs écoles, pour inviter au débat et au partage. D'autres outils sont proposés dans le livret pédagogique. Aussi, le comité formic a élaboré des fiches sur des notions et questions au cœur de la campagne, qui permettent aux groupes locaux de s'approprier le programme Formic et participer à la réflexion collective autour de ce programme au sein de l'association.
La campagne s'offre comme espace d'enquête et d'analyse partagée entre les groupes locaux. L'idée est de continuer la démarche de recherche-action qui a déjà marqué les projets antérieurs de la fédération sur la formation citoyenne, « Transformons nos formations » et la collaboration avec le Centre Maurice Halbwachs « Former l'ingénieur citoyen ». Comme le projet Transformons nos formations, la campagne s'offre comme un espace d'expérimentation au niveau local et de partage et de systématisation de ces expériences au niveau national. Ceci va contribuer à une mise en perspective des expériences locales et permettre d'avancer vers une meilleure connaissance des enjeux qui se présentent dans le panorama français d'établissements de formation en ingénierie, marqué par une diversité considérable, par rapport à l'objectif d'une formation citoyenne..
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