A l'ENSG, ISF Nancy met de la géopolitique des ressources dans sa formation
Ce module a pris la forme d’un cycle de six conférences étalé sur trois demi-journées. Chaque demi-journée était plus spécialement dédiée à un type de ressource particulière : ressource en eau, ressources extractives et ressources énergétiques. Ces conférences se sont déroulées au sein de l’école, elles ont duré 2h chacune. Tous les élèves de deuxième année de l’ENSG devaient assister à deux demi-journées au choix parmi les trois proposées.
Ces conférences ont été bien accueillies au sein de l’école par les étudiants qui y ont participé. La diversité des intervenants et des thématiques abordés a été très appréciée. La principale critique formulée par les étudiants est la place prise par l’état des lieux de la répartition des ressources (déjà globalement connue) par rapport à la géostratégie, qui a été assez peu abordée. Des remarques qui seront prises en compte l'année prochaine, car le projet devrait être reconduit.
Ainsi, le 27 mai, sur la géopolitique de l'eau, Alex Nikichuk, d'Attac et France Libertés, a exposé une position claire contre la privatisation de l'eau et mis en perspective les conflits souvent armés, liés à la gestion et le partage de l'eau. Ghislain de Marsilly, spécialiste de l'eau a remis l'eau au cœur de la problématique agricole, sans eau, dans un contexte d'accaparement des terres, notamment irriguées, comment nourrir les hommes ?
Le 30 mai, sur la géopolitique des ressources extractives, Damien Goetz, professeur à l'École des Mines de Paris a mis en lien la consommation de matières premières et l'extraction de celles-ci, mais aussi la piste du recyclage, pas toujours facile. En termes géopolitiques, la répartition de la production de minerais dans le monde n'est pas toujours le reflet de la répartition des ressources dans les sous-sols, mais plutôt lié à une politique d'exploitation ou de non exploitation. Jean-Claude Samama quant à lui enseignant à l'ENSG a explicité la manière dont fonctionne le monde des sociétés minières et comment une « junior » minière trouve des voies pour innover et se lancer.
Enfin, le 31 mai sur la géopolitique des ressources énergétiques, Jean-Pierre Favennec, spécialiste du pétrole et ex professeur à l'IFP a explicité les problématiques liées aux énergies fossiles qui représentent 80% de l'énergie consommée, en augmentation constante notamment à cause de l'industrialisation des pays dits émergents. D'autres sources d'énergie sont à trouver, y compris l'énergie hydraulique, avec toutes les problématiques environnementales et sociales qu'elle implique. Pour conclure le cycle, Céline Etre, juriste de l'association Sherpa a mis en exergue la responsabilité sociétale des entreprises. Une ressource, quoiqu'il arrive doit être exploitée en tenant compte des conséquences environnementales, sociales et même politiques, c'est pourquoi, la mondialisation ne peut pas être uniquement économique et financière, mais aussi légale, de manière à ce que les entreprises qui profitent de la mondialisation puissent aussi être jugées responsables des activités de leurs filiales.
Espérons que ce module aura permis aux élèves de l'école de réfléchir sur ces thématiques chères à la fédération, rendez-vous l'année prochaine pour former la prochaine génération !