Notre engagement pour le climat
Article écrit par Nabilah OURO AGOUDA (étudiante à l'ESTBA-Université de Lomé et membre de Visions Solidaires) et Rudy FOREY (étudiant à Polytech Annecy-Chambéry et membre d'Ingénieurs sans frontières).
L'effet de serre est un phénomène naturel et indispensable dans le maintien des températures convenables sur Terre. Mais il s'est accentué à cause des activités humaines génératrices de gaz à effet de serre (GES). Ceci est donc à l'origine du dérèglement climatique. Les conséquences de ce dérèglement se ressentent déjà dans le monde entier. En France, celui-ci reste peu perceptible, le phénomène le plus marquant est sans doute la fonte des glaciers dans les montagnes. Au Togo, on le constate, entre autres, par le dérèglement des saisons et la qualité des récoltes dans les villages.
Dans ce contexte, nous partageons la crainte, en France et au Togo, que ce dérèglement ne s'accentue et provoque ainsi des problèmes encore plus graves tels que des migrations climatiques, des épidémies, des problèmes économiques, une insécurité sociale et alimentaire... Nous partageons également l'idée que nous ne pouvons vivre tel que nous le faisons actuellement, que les ressources naturelles ne sont pas inépuisables et qu'il est nécessaire de les protéger, pour le bien commun et futur. Cependant, nos craintes font nos motivations, le problème du dérèglement climatique devient présent chez chacun d'entre nous. C'est au début une simple prise de conscience, puis la mise en place de petites actions personnelles, puis de la sensibilisation...
C'est autour de ces constats que les associations Visions Solidaires et Ingénieurs sans frontières ont donc décidé de lancer un projet dans le cadre d'un développement durable. Depuis deux ans, les associations ont souhaité mettre en place une initiative de coopération internationale entre des étudiants de deux pays dont le développement est différent.
À Polytech Annecy-Chambéry, un groupe d'une dizaine d'étudiants formés sur la méthode du bilan Gaz à Effet de Serre a analysé et vulgarisé celui de leur école. Lors d'une mission à Lomé, deux de ces étudiants ont rencontré leurs homologues togolais de l’École Supérieure des Techniques Biologiques et Alimentaires (ESTBA) et ont réalisé ensemble le bilan de cette école. Pour compléter cette initiative, une étudiante togolaise est venue au mois de novembre pour représenter son association lors des événements majeurs autour du Climat en France (COY11 et COP21).
Le Projet Climat suit donc une certaine cohérence par rapport à nos engagements ; il donne un sens significatif à nos actions et leur fait prendre de l'ampleur. Il tend à prouver qu'on peut collaborer au-delà de nos frontières pour une cause commune qui est la préservation de notre atmosphère.
Le Togo reste un pays beaucoup moins émissif que la France, sa responsabilité dans le changement climatique est bien plus faible. En effet, grâce aux résultats des bilans de gaz à effet de serre du projet, nous avons pu constater qu'un étudiant français moyen émet près de 5 fois plus de GES qu'un étudiant togolais moyen. Même si nous n'avons pas tous la même part de responsabilité, chacun peut contribuer à la réduction de ses émissions et de celles de son établissement.
L'université, composée de ses différents acteurs (l'administration, les enseignants, les chercheurs, les étudiants...), a quant à elle une responsabilité collective dans l'atténuation de ses émissions. En tant qu'étudiants, nous souhaitons en particulier limiter les impacts liés à nos formations, tout en conservant leurs qualités. Dans cette optique, différentes recommandations ont été imaginées.
Dans un premier temps, les perspectives d'évolution peuvent provenir des étudiants. Pour cela, des gestes simples sont réalisables et à réaliser pour lutter contre le réchauffement climatique. Ils sont révélateurs d'un engagement citoyen en faveur d'un développement durable. D'autre part, la réalisation de ces actions est également un vecteur de sensibilisation pour les personnes non engagées.
De plus, les étudiants peuvent s'appuyer sur des associations locales, engagées sur la question du développement durable ou le changement climatique pour faire passer leurs messages et leurs craintes. L'université fait également partie des structures utiles au développement de tels échanges ; ainsi la création d'unités d’enseignement sur le développement durable est un des moyens à envisager. C'est grâce à de telles structures que les étudiants peuvent gagner en expertise, et s'impliquer dans la recherche de solutions pour l'atténuation et l'adaptation au changement climatique.
Il est aussi nécessaire que les étudiants s'impliquent dans la réflexion et la prise de décisions sur les activités de l'université et de son avenir. Inversement, l'université doit faciliter la participation des étudiants dans ce type de démarche.
Pour l'administration des universités, il est nécessaire d'avoir une cohérence entre les volontés, les actions, et la communication autour du thème du développement durable. Les universités togolaises doivent, de leur côté, planifier dans un avenir proche une limitation de leurs émissions qui prendra en compte leur développement. Les universités françaises doivent être plus ambitieuses et se donner des objectifs chiffrés de réduction de leurs émissions. Elles se doivent d'inventer les moyens qui permettront d'atteindre ces objectifs.
Pour conclure, en tant que jeunes, étudiants et citoyens du monde, nous avons à cœur de préserver le climat dans un monde plus juste et solidaire