Le Marché de Noël avec les étudiants d'Ingénieurs sans frontières Strasbourg

Interview de Caline Ly Keng, présidente d'Ingénieurs sans frontières Strasbourg. Propos recueillis par Victor Lafon, membre du conseil d'administration d'Ingénieurs sans frontières France.
Echanges d'expériences entre Ingénieurs sans frontières Strasbourg, Besançon et Nancy avant le marché de Noël
Echanges d'expériences entre Ingénieurs sans frontières Strasbourg, Besançon et Nancy avant le marché de Noël
Caline Ly Keng

Quelle a été l'action du groupe de Strasbourg au marché de Noël ?

Ingénieurs sans frontières Strasbourg a participé au marché de Noël OFF. C'est un événement alternatif au marché de Noël traditionnel qui regroupe des acteurs de l’Économie Sociale et Solidaire. Il se tient un peu à l'écart du centre ville et les chalets en bois sont remplacés par des conteneurs, c'est une ambiance un peu décalée.

Nous tenions un stand « commerce équitable » avec d'autres acteurs du Collectif pour la Promotion du Commerce Équitable en Alsace (COLECOSOL). Nous sommes adhérents depuis plusieurs années à ce collectif, dans lequel on retrouve Artisans du Monde, les Jardins de Gaïa, des vêtements éthiques, etc.

 

Vous vendiez des produits issus du commerce équitable ? Quel genre ?

Pendant deux week-end en décembre, de 12h à 21h, nous avons vendu du thé équitable (pour un de nos partenaires) et des truffes en chocolat équitable faites de manière artisanale par Ingénieurs sans frontières Strasbourg, pour financer notre projet sud de cet été en Bolivie. Il y a eu suffisamment de passage pour vendre presque toutes nos truffes !

Tous les ingrédients sont équitables: chocolat, cacao, beurre, œufs, etc.

 

Beurre et œufs équitables ? C'est possible ?

Oui, ils sont issus du commerce équitable Nord-Nord, ce sont donc des produits locaux avec un cahier des charges qui protège les agriculteurs du nord, sur le même modèle que le commerce équitable Nord-Sud. Le commerce équitable, c'est une manière alternative de faire du commerce international, qui permet de garantir aux agriculteurs un revenu qui leur permet de vivre dignement, quelque soit le prix des matières premières sur le marché.

Nous avons suivi une recette de truffes qui nous vient d'Ingénieurs sans frontières Nord (on les remercie fortement pour ça !). On cuisinait les truffes le soir pour le lendemain, de 19h à 23h dans un cadre animé et sympatique, ou on discutait d'Ingénieurs sans frontières et d'autres sujets. Ces « ateliers cuisine » ont permis de renforcer les liens entre les membres, notamment quand on vient de plusieurs écoles d'ingénieurs différentes, qui ont du mal à trouver des créneaux horaires communs.

 

Et vous en avez profité pour inviter d'autres groupes d'Ingénieurs Sans Frontières ...

Le week-end du 3 et 4 décembre, en même temps que nos ventes au marché de noël OFF, nous avons invité les groupes de Nancy et de Besançon à nous rendre visite: 3 et 6 membres de chaque groupe sont venus.

Le week-end a commencé par une discussion sur nos projets et nos expériences d'action, puis nous avons fait un atelier « truffes » (forcément il fallait en préparer pour le dimanche). En milieu d'après-midi, nous avons visité ensemble le marché OFF et nous avons passé la soirée dans un restaurant pour qu'ils ne partent pas de Strasbourg sans avoir mangé de tartes flambées (flamenkuch). Le dimanche nous avons participé à une Disco Soupe (organisée par une autre association), qui est un événement public pour sensibiliser au gaspillage alimentaire.

Pendant tout le week-end, des membres du groupe de Strasbourg sont passés, certains s'occupaient de vendre les truffes, d'autres s'occupaient de nos invités, d'autres se reposaient, on a beaucoup tourné.

 

Quel est l'intérêt de rencontrer d'autres groupes d'Ingénieurs sans frontières ?

Le but était de voir ce que faisait chaque groupe, de partager nos expériences et de renforcer les liens entre nos associations. A Strasbourg, on s'est concentré sur des actions locales depuis plusieurs années. Maintenant que nous reprenons un projet international, nous ne savons plus trop comment faire. Les étudiants de Besançon nous ont parlé de leur projet de l'année dernière à Madagascar. Comment ils l'ont monté, comment ils ont trouvé des financements, quels types de relations ils ont pu avoir avec leur partenaire, comment s'est déroulé sur place le projet, etc.

A l'inverse, ils cherchent à faire de l’éducation au développement, et nous avons pu leur présenter toutes nos actions. De même, Ingénieurs sans frontières Nancy est un groupe en cours de « redynamisation » : les étudiants étaient curieux de découvrir d'autres fonctionnements associatifs et de pouvoir emprunter des idées.

Et puis on sort de ce week-end un peu plus liés entre groupes d'Ingénieurs Sans Frontières.

 

Vous avez organisé tout ça sans le soutien de la Coordination Nationale ?

Oui ! On en avait juste parlé aux animateurs du Forum Régional, mais on a tout organisé, et nous n'avons rien dépensé ! On a demandé les invendus de Biocoop et des boulangeries, ainsi que des pâtes à tartiner et des confitures à Artisans du Monde. Ce sont des partenaires de longue date, que nous faisons intervenir lors des projections ALIMENTERRE par exemple, et qui soutiennent nos actions.

 

Un "match retour" est-il prévu ?

Les étudiants d'Ingénieurs sans frontières Besançon nous ont proposé de venir pour un week-end, mais la date n'est pas encore fixée, plutôt l'année prochaine a priori.

 

Continueras-tu de participer aux temps fédératifs organisés par la Coordination Nationale ?

Oui bien sûr.

 

19 décembre 2016
Victor Lafon
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Groupe ISF