Le collectif HorizonTERRE, pour une autre approche des rapports sciences/société

Quelles organisations font partie de ce collectif ?

HorizonTERRE est un collectif d’associations, d’étudiant⋅es et de chercheur⋅ses autour de stratégies de recherche alternatives qui répondent aux enjeux sociaux et environnementaux en s’inscrivant dans les limites planétaires. Dès lors, l’enjeu n’est plus seulement de changer les sujets de recherche, mais de revoir la façon dont ils sont définis, en impliquant la société civile dans ces choix éminemment politiques.
Trois organisations ont lancé cette dynamique : Sciences citoyennes qui promeut entre autres l’élaboration démocratique des choix scientifiques et techniques, l’Atelier d’écologie politique (Atécopol) qui regroupe des scientifiques pour échanger autour des conséquences des bouleversements écologiques et Ingénieurs sans frontières.

Comment s’est construit HorizonTERRE ?

Depuis l’été 2019, des échanges sur le programme de recherche européen HorizonEUROPE ont lieu. Au début, nos structures se sont regroupées autour du constat de l’absence de débat parlementaire sur les thèmes de recherche, puis a émergé la volonté de formuler des contre-propositions à ce programme européen autour de trois grands axes : l’agriculture/alimentation, la santé et l’énergie/habitat/mobilité.
Ce travail de réflexion à ces contre-propositions s’est poursuivi jusqu’au début de l’année 2021, moment où une consultation et une co-construction des propositions ont été lancées via une plateforme en ligne et l’animation de différents webinaires qui ont regroupé plus de 300 participant⋅es.
Avec toutes ces contributions, un rapport a finalement été publié en juillet 2022 et constitue depuis un support de plaidoyer autour des enjeux de la recherche et de la définition de ses orientations. Au delà de son contenu riche mais amendable, il se veut aussi une preuve qu'une autre façon de concevoir les orientations de la recherche scientifique est possible.

Pourquoi travailler sur les orientations de recherche ?

 
Aujourd’hui, les orientations de la recherche au niveau européen sont très peu débattues et les citoyen⋅nes complètement mis à l’écart de leur définition. Pourtant, c’est au travers des programmes de recherche d’aujourd’hui que se définissent les travaux scientifiques de demain et par conséquent les choix de société à venir.
De plus, un lien doit inévitablement être fait entre les recherches conduites et l’enseignement délivré dans les écoles et universités : pour changer la formation des étudiant⋅es, il est essentiel de faire évoluer les thèmes de recherche puisque ces derniers vont conditionner ce qui est attendu des étudiant⋅es en fin de cursus.
Il y a donc un véritable enjeu à se saisir collectivement de ces outils autour des orientations de recherche.
Cet enjeu est formidablement et malheureusement renforcé par les urgences imposées par les bouleversements environnementaux en cours. Les orientations de recherche actuelles misent beaucoup sur des solutions technologiques qui restent très hypothétiques et présentent des risques. Nos propositions mettent en avant d'autres visées, centrées sur l'humain et une mobilisation prudente de son environnement, vu comme un milieu de vie partagé et non pas comme un gisement de ressources.

Quelle place pour les citoyen⋅nes dans les processus de recherche ?

 
Une des revendications fortes d’HorizonTERRE est que 10 % du budget de la recherche soit orienté par des conventions citoyennes, c’est à dire des groupes constitués de citoyen⋅nes qui, après s’être formé⋅es, avoir interrogé des intervenant⋅es et en avoir débattu, fournissent un positionnement.
Une des volontés d’HorizonTERRE est également de montrer que les orientations de la recherche peuvent et doivent être débattues par tous⋅tes, qu’il ne s’agit pas d’un domaine réservé aux scientifiques mais d'un sujet central pour l’ensemble des citoyen⋅nes.