La campagne Campus Vert au sein d’ISF

Quel contexte ? Quelle logique ? Quelles perspectives ? L’énergie est au cœur des problématiques de développement et de solidarité. Elle est un besoin vital, et donc un droit, pour se chauffer, s’éclairer, se soigner, se déplacer. C’est aussi un facteur de développement économique pour produire des richesses, les valoriser et les redistribuer.
Campus Vert
Campus Vert
Photo Greenpeace

La dimension énergétique est donc au cœur de l’ensemble des projets auxquels participe Ingénieurs Sans Frontières : consommation de base, alimentation d’une pompe de forage, équipement d’un centre de santé, d’une machine agricole, etc. L’enjeu de ces démarches est de trouver avec nos partenaires les solutions les mieux adaptées, qui répondent à des logiques de développement durables et qui soient finançables tant à l’investissement qu’à l’exploitation.

 

Parallèlement, le réchauffement climatique de la planète, dû aux émissions de gaz à effet de serre, entraîne d’importants bouleversements écologiques et sociétaux. Tout le monde est touché à différents niveaux. Les populations les plus démunies, notamment, ont peu de moyens pour s’adapter à ces changements (montée des eaux, phénomènes climatiques extrêmes…), et sont donc directement concernées. D’autre part, les moyens qui seront débloqués par les pays du Nord pour se protéger seront autant de ressources non disponibles pour la coopération internationale.

 

C’est dans cette même logique de solidarité, et pour conserver une planète vivable pour tous, que nous nous engageons aussi en France, dans nos campus, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de la campagne Campus Vert (Solar Génération) avec Greenpeace.

 

Ces deux niveaux d’engagement, au Nord dans les campus et au Sud dans des projets, nous semblent complémentaires et ils peuvent s’alimenter mutuellement. Quels sont les acteurs à impliquer ? Comment faire les choix les plus appropriés ? Comment financer les installations et leur maintenance ? Autant de questions qui peuvent être partagées avec nos partenaires, et enrichir nos expériences au Nord comme au Sud.

 

Contexte international : le protocole de Kyoto

 

Ces actions s’inscrivent aussi dans un contexte international qu’il nous faut appréhender et sur lequel nous pouvons agir.

 

Alertés par les pressions de la société civile, plus de 100 Etats se sont entendus pour favoriser une diminution des émissions dans un souci d’équilibre Nord-Sud par la mise en oeuvre du protocole de Kyoto. Le protocole, applicable jusqu’en 2012, fixe en effet des objectifs et des règles en terme de maîtrise de la production de gaz à effets de serre, et du partage de ces productions au niveau mondial.

  • Si les pays du Nord ont des objectifs de contrôle de leur consommation, les pays du Sud, eux, n’ont pas de contraintes afin de ne pas brider leur développement. Ce traité contient donc des valeurs de solidarité qu’il nous semble important de défendre et d’éclairer au regard de nos expériences de terrain.
  • Le traité permet également, dans une certaine mesure, le développement des énergies propres. Cet outil peut ainsi permettre à nos partenaires d’accéder à des financements intéressants. A nous d’en faciliter l’accès.
  • Enfin, le protocole de Kyoto est loin d’être parfait et les marchés ne seront pas dociles ! Certains acteurs vont essayer d’adapter le protocole à leur avantage, au mépris parfois des sociétés civiles. A nous, ingénieurs ou futurs ingénieurs engagés dans des projets, d’identifier ces manœuvres de détournement du protocole et les améliorations à ce traité.

 

S’associer dans la diversité

 

Greenpeace et ISF ont des identités et des pratiques différentes. Notre partenariat ponctuel sur la campagne Campus Vert / Solar Generation permet de valoriser nos complémentarités en respectant nos différences.

 

i) Nos associations restent indépendantes l’une de l’autre. La fédération ISF n’est pas adhérente de Greenpeace, et réciproquement.

ii) Nos associations conservent leurs valeurs respectives. Si Greenpeace est une association écologiste qui prend des positions antinucléaires, ISF n’en demeure pas moins une association centrée sur la solidarité internationale et les pratiques de l’ingénieur. A ce titre, notre association ne prend pas de position antinucléaire. Le conseil d’administration pourrait décider d’une autre position de notre fédération, mais ceci n’est pas à l’ordre du jour. Par contre, ces différences ne nous semblent pas antinomiques à une association ponctuelle dans le cadre de l’opération campus verts.

iii) Et chaque association amène ses réseaux et met en commun un savoir faire. Greenpeace possède par exemple une réelle capacité à peser lors des conférences inter-étatiques. ISF est pour sa part en position d’effectuer des échanges Nord-Sud par son implication au sein de projets au Sud.

24 septembre 2009
Equipe EAD