Implanter la culture de l'Artémisia Annua au Bénin comme solution envisagée au paludisme

Ingénieurs sans frontières Rennes s'est engagé depuis peu sur un projet d'adaptation d'une plante au Bénin, l'Artémisia, utilisée dans le traitement contre le paludisme.
Moustique
Radio Okapi

CONTEXTE

Le paludisme demeure un problème majeur de santé publique en Afrique. En effet, parmi les 1,5 à 2,7 millions de personnes dans le monde qui meurent chaque année de cette maladie, 90% vivent en Afrique. À valeur informative, l'OMS estime que chaque minute un enfant africain meurt du paludisme. Au Bénin, il représente 36% des motifs de recours aux soins et constitue la première raison d'hospitalisation. Ceci peut paraître étonnant étant donné que c'est une maladie évitable dont on peut guérir. Cette maladie est transmise à l'homme par la piqûre d'un moustique anophèle porteur d'un parasite protozoaire : le plasmodium. Les épidémies du paludisme peuvent survenir lorsque le climat favorise soudainement la transmission dans des régions où les populations sont peu ou pas immunisées. Ceci permet de comprendre que les plus touchés en Afrique sont les enfants qui n'ont pas un système immunitaire mature. Ces conditions climatiques optimales pour le développement de la maladie sont dues à l'humidité et la température, c'est pourquoi, il y a souvent une transmission saisonnière avec un pic pendant ou juste après la saison des pluies. Pour lutter contre cette maladie, des médicaments pharmaceutiques existent mais ils sont souvent trop chers pour les populations les plus défavorisées qui ne peuvent alors pas se soigner efficacement.

 

PARTENARIAT

Un début de collaboration entre Ingénieurs sans frontières Rennes, l'association PANI et ACP est alors envisagé pour travailler sur la culture de la plante Artemisia au Bénin, une solution alternative aux traitements conventionnels difficiles d'accès. La plante Artemisia annua synthétise une substance active, l'artémisinine qui peut être utilisée en traitement curatif, sous forme de tisane. Cette plante se cultive bien en France où elle peut même devenir invasive. En revanche, sa culture est rendue plus difficile au Bénin du fait d'un problème de photopériode. C'est pourquoi, l'ONG ACP et l'association PANI intervenant dans les domaines de la santé et l'éducation au Bénin travaillent sur cette problématique. Pour l'instant, ils cultivent la plante en France puis l'exportent au Bénin, rendant la population concernée encore plus dépendante des pays du Nord. Un membre d’Ingénieurs sans frontières Rennes a rencontré les présidents de ces deux associations qui ont fait état des problèmes existants. C'est ainsi qu’Ingénieurs sans frontières Rennes a pour première mission, une étude de faisabilité (étude de la plante, climat du Bénin et son sol...) afin d'envisager les différentes manières de rendre possible la culture de cette plante dans cette région africaine. Pour cela, Ingénieurs sans frontières Rennes effectue actuellement une recherche bibliographique sur le paludisme, la plante Artemisia annua et les conditions de culture au Bénin. Si des études sont possibles, Ingénieurs sans frontières Rennes envisage alors une probable collaboration avec PANI et ACP (Artemisia Contre le Paludisme) sur ce sujet et pense travailler en collaboration avec un chercheur de l'INRA spécialisé en productions végétales et un deuxième chercheur de l’INRA qui a comme domaine de recherche la pédologie. Ainsi à l’aide de ces derniers, Ingénieurs sans frontières Rennes envisage de réaliser certaines expériences de culture de la plante dans des conditions, en laboratoire, qui s’approcheraient le plus de celles du Bénin. Ceci permettrait de rechercher une solution aux problèmes de culture de l’Artemisia Annua au Bénin. .

 

 

 

13 juin 2013
ISF Rennes
Groupe ISF