Défendre la zad, défendre un futur à construire
Défendre la zad, défendre un futur à construire
À Notre-Dame-des-Landes, il y a la ZAD : Zone d'Aménagement Différé au départ, maintenant connue comme Zone à Défendre ou Zone Autonome Définitive. Ce lieu de vie est maintenant menacé par une nouvelle tentative d'expulsion, et les divers collectifs d'opposants ont appelé à une grande manifestation sur la zone le 8 octobre. Le message principal des appels étant de défendre coûte que coûte ces lieux.
Dans ces lieux on découvre la générosité, le partage, la culture de l'Histoire et des luttes, des techniques d'agriculture variées, l'autoconstruction, l'autogestion. Le but étant de se soustraire du monde de l'argent, du pouvoir et des rapports de dominations au maximum, chacun cultive -collectivement- son jardin, s'organise en groupes « patates », « vaches », « céréales », etc. Des cultures qui servent à alimenter les occupant.e.s de la zone, mais aussi les luttes locales. C'était parfois des zadistes (nom donné aux habitants de la zad) qui venaient faire des galettes pour les piquets de grève ce printemps, c'est eux qui soutiennent à leur échelle les réfugiés laissés pour compte par la municipalité. Ce que l'on y découvre c'est moins des techniques qu'une façon de vivre en collectif, d'expérimenter au jour le jour d'autres façons de faire et de créer un futur.
À celles et ceux qui pensent qu'il faut changer quelque chose dans ce monde, que les problèmes sont multiples et qu'il faut s'y attaquer en prenant en compte cette multiplicité, défendre la zad participe à ce changement. Parce que c'est une tentative de futur qui s'y construit - avec les échecs et réussites de chaque expérience. Défendre la zad peut se faire de différentes manières, les appels des occupants sont clairs sur ce point : tout est utile. Il n'y a pas qu'à aller monter des barricades sur la zone, il y a faire à manger, préparer de l'accueil, gérer les communications, faire des dons matériels ou financiers, etc.
La zad est à la fois minuscule et vaste, car chaque habitant et habitante y vit sa propre expérience, et les conflits existent donc, mais tout le monde cohabite pour que chacun et chacune puisse expérimenter à sa façon une autre manière de vivre. Et quand la zone sur laquelle ils et elles vivent est menacée, les animosités s'effacent pour faire place à la solidarité et à la défense collective.
Ingénieurs sans frontières aurait toute sa place dans cette solidarité, que ce soit pour l'inutilité de cet aéroport, pour la destruction d'espèces protégées, d'habitats, de cultures, pour son rapport au capital, pour son rapport au pouvoir institutionnel, ou pour toutes ces raisons réunies, on a toutes et tous une raison de s'opposer au projet et surtout de protéger cette zone. Mais aussi parce que le lien avec Ingénieurs sans frontières est flagrant, se battre pour la solidarité internationale n'exclut pas la solidarité avec ses proches, ses territoires. Combattre l'accaparement des terres agricoles par les multinationales peut aussi se faire à 20km de Nantes, l'interculturalité existe à côté de chez nous et l'éducation populaire tient bien du fait d'apprendre avec et pour les gens qui se rassemblent en collectifs.
Lire l'appel de la zad face aux menaces d'expulsion (avec les propositions de moyens de participation à la défense) : https://nantes.indymedia.org/articles/35666
C'est quoi la zad ? Par des occupants : https://infokiosques.net/lire.php?id_article=1328