Réalisation d'un projet .... Le PASEP 1 voit le jour ...

Les problèmes d'accès à l'eau à Douala

A prime abord, il peut sembler assez curieux de vouloir mener un projet sur l'eau à Douala, au Cameroun. En effet, Douala se situe en plein climat équatorial, qui présente comme caractéristique principale un excellent apport en eau. On est loin des problèmes de disponibilité que l'on peut rencontrer en climat soudano-sahélien. De plus, Douala est la capitale économique du pays : Avec près de 2 millions d'habitants, elle prend place parmi les grandes métropoles africaines et dispose d'un réseau d'approvisionnement en eau centralisé.

Pourtant, de grandes disparités existent : Alors que les habitants des quartiers aisés profitent d'un réseau de distribution de l'eau à domicile, de nombreux habitants des quartiers périphériques doivent se contenter de forages superficiels, puits et sources pour leurs apports en eau. La forte concentration des habitants dans ces quartiers, couplée à l'absence de système d'évacuation des eaux usées posent des problèmes majeurs de sécurité sanitaire. La faible qualité de l'eau disponible aux habitants contribuent au développement des maladies (typhoïde, choléra), dans cette ville ou l'espérance de vie ne dépasse pas 55 ans.

La source, au cœur du quartier CCC

Le quartier CCC, où est située la source, n'échappe pas à cette règle, appelé ainsi suite à l'installation sur le site d'industries chimiques du Complexe Chimique Camerounais, le quartier est situé dans une cuvette, entre deux zones industrielles. Canalisée lors des aménagements du site industriel, la source est aujourd'hui abandonnée, et consiste en un tuyau de PVC descendant d'une colline. Elle se déverse dans une flaque d'eau, à proximité des habitations. Cette source a un intérêt majeur pour les habitants : alors que la plupart des puits connaissent une contamination massive due à la proximité des latrines, cette source présente une faible contamination bactériologique. De plus, alors que la plupart des forages sont inutilisables en saison sèche, cette source présente l'avantage de n'avoir jamais tari.

Les habitants ont pourtant noté une dégradation de la qualité de son eau ces dernières années :Ils ont noté dès 2005 une contamination par des résidus solides. Des problèmes de contamination aux amibes ont aussi été relevés.

La genèse d’un projet et son initiation

En 2009, le directeur de l’association Tet’llä, M. Théophile Younga, s’est retrouvé dans le quartier de son enfance à Douala, le quartier CCC. Fort de ses relations privilégiées avec des nombreux habitants de ce quartier, il a su, après un appel à projet, identifier le besoin de réhabilitation de cette source. L'interlocuteur local privilégié a été défini comme étant le GIC Promodas, une association d'habitants du quartier.

Afin de réaliser le projet, Tet’llä a fait appel à ISF Toulouse pour un appui technique et l'accompagnement du projet. Un partenariat a été noué fin 2010. Le travail conjoint de recherches bibliographiques et d'étude sur les aspects techniques et sociaux a alors débuté, et s'est poursuivi tout le long de l'année 2011-2012. Un premier rapport technique a été rendu en Mai 2012, ainsi qu'une liste de recommandations mises en place par le Pôle sensibilisation.

Une mission nécessaire

Pourtant, de nombreuses questions restaient en suspens : Nous ne disposions pas d'analyse d'eau, de données sur la consommation, et le contact téléphonique avec le GIC Promodas était difficile et insuffisant pour nous permettre d'appréhender la situation sur place. Afin de faire avancer le projet et aboutir à sa réalisation, un séjour sur place a été délégué en août 2012. Deux membres d’ISF Toulouse (Andréa Gabriel, David Benizri) y ont participé. Cette mission a permis de réaliser les relevés techniques nécessaires (analyses d'eau, topographie, consommation,.) mais aussi d'établir un contact direct avec les habitants du quartier et les structures locales (chefferie, municipalité), de manière à ancrer le projet localement.

En effet, au delà de la réalisation concrète d'un bassin de potabilisation, le projet PASEP vise à permettre à la société civile de prendre en main les projets collectifs. En impliquant directement les habitants à tous les niveaux (identification, réalisation, pérennisation), il vise à permettre aux habitants de s'organiser pour répondre à leurs besoins.

Un premier pas concluant

En tout cas, forts d’un premier partenariat en passe d’être un succès (construction de la source par les professionnels du quartier au cours de l’année 2013), Tet’llä et ISF Toulouse ont renforcé leur partenariat autour du PASEP 1 et comptent bien continuer à travailler au sein du quartier CCC et au Cameroun. Dotés de données concrètes, les Pôles technique et sensibilisation devraient aboutir à un rapport final fin 2012. Cette année sera donc riche en projets à Toulouse, nous espérons qu’il en sera de même dans les prochaines années !.