Ingénieurs Sans Frontières soutient l'UNEF
Ingénieurs Sans Frontières France témoigne son soutien à l'UNEF (Union Nationale des Etudiants de France), attaqué par de nombreuses personnalités politiques pour sa pratique de réunions en non-mixité choisie, un outil pourtant déterminant dans la libération de la parole des personnes victimes de discriminations racistes, sexistes et lgbtphobes et l'organisation de leurs luttes.
Se mobiliser prend de multiples formes, les groupes de paroles en est une parmi d'autres.
Force Ouvrière
Qu'est-il reproché à l'UNEF ?
La polémique, portée par l'extrême droite, la droite, ainsi que le gouvernement et des membres de la majorité a démarré suite à l'interview sur Europe 1 de Mélanie Luce, la présidente du syndicat étudiant, lorsque celle-ci à confirmé la tenue, dans son organisation, de réunions non-mixtes pour les personnes victimes de discriminations raciales et sexistes. Elle a par la suite rappelé que ces moments avaient pour vocation d'exprimer des discriminations subies, mais que les prises de décisions du syndicat ne se faisaient pas en non-mixité.
Ces propos ont été très rapidement qualifiés de "racistes", de "clientelisme indigéniste" et de "séparatistes" par un large spectre de personnalités politiques. Les réactions semblent les mêmes au Rassemblement National, chez Les Républicains, au gouvernement et au sein de La République en Marche. Des attaques en justice ont été évoquées et des appels à la dissolution du syndicat ont été proférés.
La non-mixité, une pratique nécessaire
La non-mixité organisationnelle est un outil politique. Les espaces non-mixtes sont limités par le "Nous", c'est-à-dire qu'ils rassemblent des personnes faisant face à des manifestations similaires d'une ou de plusieurs même(s) oppression(s). Ce sont avant tout des espaces temporaires d'autonomie qui permettent de s'approprier les vécus, de prendre conscience de l'importance des luttes à mener, d'établir des affirmations théoriques, et de penser collectivement des actions politiques. Les réunions non-mixtes sont très souvent également des lieux de partages du domaine de l'intime, notamment lorsqu'il est question de situations de violences. La non-mixité apporte alors un cadre sécuritaire à la libération de la parole et à l'écoute. En effet, les personnes en dehors du "Nous" ont au mieux une connaissance théorique des discriminations, et au pire sont le relai de dynamiques oppressives à l'encontre du "Nous", ce qui peut représenter un frein pour mener à bien les objectifs précédemment évoqués.
Ingénieurs Sans Frontières s'indigne des attaques faites à l'UNEF
Les attaques faites au syndicat témoignent au mieux d'une ignorance béante de la part de ces mouvements politiques des pratiques de luttes contre les discriminations. Au pire, elles sont des offensives ciblées contre ces mêmes luttes. Quelle que soit l'intention de ces hommes et femmes politiques lorsqu'ils et elles appellent à sanctionner voire même à dissoudre le syndicat, les conséquences seraient de faire reculer le combat contre les discriminations racistes et sexistes en France.
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