Retour sur deux jours d'échanges avec nos partenaires internationaux
Ils sont venus des quatre coins du monde pour échanger avec les membres d'Ingénieurs sans frontières, et voir ce qu'il était possible de faire ensemble. Moment d'interconnaissance visant à établir des premières pistes de collaboration, ces journées se sont avant tout déroulées dans l'enthousiasme, le partage et la bonne humeur !
Durant ces deux journées rythmées, les organisations ont d'abord présenté mutuellement leur vision du monde et de l'ingénieur, leurs activités, difficultés et ambitions pour le futur afin de dégager les principales divergences et convergences entre eux. Si les différents participants tirent un constat relativement similaire sur la nécessité de développer un ingénieur plus critique et proactif dans la promotion d'alternatives pour le développement d'une société plus juste et durable, elles diffèrent sur leurs modes d'action pour parvenir à cette finalité. ISF Argentine et Afrique du Sud privilégient par exemple les projets auprès des communautés vulnérables dans leur pays, REPOS et surtout ISF Italie tendent à privilégier des modes d'actions plus "militants" visant à sensibiliser ou mobiliser les étudiants autour d'engagements forts (conférences sur les Big Data, mobilisation contre les "grands projets inutiles", appui à l'accueil des migrants...). Quant aux difficultés, elles sont relativement similaires malgré la pluralité des modes d'action. Au niveau organisationnel, le principal frein est l'universel "manque de temps et d'argent", véritable plaie du monde associatif bénévole. Mais on retrouve bien sûr aussi la difficulté à pérenniser l'engagement bénévole et (conséquemment?) la difficulté à entretenir une relation durable et équilibrée avec les communautés vulnérables, que ce soit au niveau national ou international. Face à ces défis communs font écho des ambitions communes et centrées autour d'un renforcement de la formation des bénévoles, de sa capacité d'influence sur le débat public et enfin, une amélioration des partenariats et une plus grande insertion dans les réseaux d'acteurs. Il va sans dire qu'à tous regarder dans la même direction, nos chemins ne devraient pas tarder à se recroiser.
Mais ces deux jours d'échanges étaient également un moment de rencontre et de convivialité avec nos bénévoles. Après le traditionnel "pot d'accueil" entre bénévoles et partenaires, ISF Paris Sud, ainsi qu'ISF SystExt ont présenté leur démarche et leurs actions sur l'année à des participants attentifs, qui n'ont pas manqué de faire de nombreux liens avec ce qu'ils vivent ou font localement. Qu'en a-t-on retiré de concret pour autant ? Déjà, les acteurs ont pu collectivement définir les forces et faiblesses concernant leur capacité à s'engager dans des réflexions ou actions communes. Le premier constat est que peu d'organisations disposent de ressources humaines ou financières pour développer des actions concrètes à l'international. Le défi de la collaboration sera donc de parvenir à trouver les outils qui permettront de faire émerger naturellement des pistes de collaboration entre les membres sans que cela passe par un investissement trop fort au niveau des différentes fédérations, très décentralisées pour certaines d'entre elles. À ce titre, un projet de base de données pluri-pays permettant d'enregistrer les projets, partenaires, et thématiques travaillées par chaque groupe local est à l'étude et permettrait à l'ensemble de nos groupes d'avoir l'information et de pouvoir se saisir eux-mêmes des opportunités de collaboration.
Une collaboration décentralisée et inscrite dans le temps long, voilà ce qui ressort de ces deux jours. Cela signifie qu'une appropriation de ces échanges et opportunités est nécessaire de la part des bénévoles dans chaque structure pour en assurer la pérennité. À ce titre, un résumé des idées concrètes de travail commun sera remis à l'ensemble des équipes concernées et au conseil d'administration d'Ingénieurs sans frontières.