Regards croisés : monter son projet international pendant la pandémie

 

Le projet mené cette année s'appelait Cap Cambodge, il visait à échanger avec des étudiant.e.s de l'Université cambodgienne de Battambang sur des thématiques environnementales et d'agroécologie. Nous nous sommes confronté·es à des problèmes de coordination renforcés par la pandémie, au sein du groupe d'étudiant·es, et avec les partenaires au Cambodge. C'était dur de rester motivé·es sans avoir un voyage abouti au Cambodge, ce que bcp d'entre nous auraient souhaité. Nous nous sommes adapté·es en faisant des visio entre la France et le Cambodge, ainsi que des sessions d'échanges, ou des conversations en ligne avec les étudiant·es cambodgien·nes. Nous souhaitions faire un documentaire sur l'agriculture en France, à croiser avec la vision des cambodgien·nes, mais ce projet ne s'est pas réalisé. Les étudiant·es cambodgien·nes n'avaient pas les mêmes préoccupations que nous sur le moment, et il a été difficile de mettre en place une vraie réciprocité à distance.

 

Malgré la réalisation incomplète du projet, celui-ci nous a apporté beaucoup de chose : nous avons appris comment monter un projet, réaliser des dossiers de demande de subvention, argumenter sur son projet, animer des réunions, nous avons suivi les formations d'ISF sur la solidarité internationale ... L'année prochaine, nous espérons que le projet sera repris. Nous allons essayer de préparer au mieux la passation pour donner envie le plus possible aux nouveaux arrivant·es de le reprendre. Mais ce sera à eux de reconstruire le projet sans perdre la thématique globale du projet bien entendu. Peut-être qu'un voyage pourra être envisagé ou un documentaire en France.

 

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Le projet d'ISF Montpellier “Les champs au-delà des frontières” : un projet étudiant qui questionne les liens entre les migrations humaines et les agricultures

 

Étudiantes en 2ème année du cursus ingénieur agronome, nous allons consacrer notre année de césure à la réalisation d’un film documentaire sur les migrations et les agricultures. Amenées à rencontrer les questions d'(in)accueil et de (non-)intégration des personnes migrantes sur nos territoires et dans nos sociétés, notre indignation et notre sentiment d'impuissance ont initié ce projet. Nous voulons comprendre la très médiatisée “crise migratoire” et agir à notre échelle. Dès septembre 2021, avec nos caméras, nous sommes parties sur les routes de France, du Maroc et de la Côte d’Ivoire pour donner la parole aux personnes que l’on entend peu, mais qui sont pourtant au cœur des enjeux des migrations : les personnes migrantes, les personnes qui œuvrent à leur insertion - notamment via l’agriculture; et les agriculteur·rices. En tant que futures ingénieures agronomes, nous souhaitons comprendre comment les migrations peuvent être sources de développement agricole ou de précarité dans les territoires d’arrivée et de départ.  Nous proposons de porter un nouveau regard sur les enjeux des migrations, en croisant le travail de diagnostic agricole et les outils des sciences sociales. Ainsi, nous pourrons mettre en relief les relations entre des pratiques agricoles et des conditions de production (climatiques, pedologiques, juridiques, economiques...), et leurs influences sur les histoires et les trajectoires des personnes migrantes. 

Ce documentaire permettra de valoriser les rencontres, et les récits de vie auprès du grand public, lors de projections-débats réalisées à notre retour. 

 

Deux binômes se sont séparés pour mener à bien les différents entretiens : Colombine et Lucie en Côte d’Ivoire et Christine et Gabrielle au Maroc pour 5 mois ! Nous avions hâte de commencer le projet après plusieurs mois de préparation. Avec la pandémie Covid-19, il y avait un risque que les frontières se ferment au dernier moment. Motivées, nous avions plusieurs plans de secours en cas de fermeture. Par exemple, nous avions envisagé de commencer notre étude par la France et faire la phase à l’étranger lors du premier semestre 2022. Si le départ en Afrique était impossible, nous aurions pu réaliser notre étude en France, Italie et Espagne, qui sont des pays qui accueillent une importante main d'œuvre saisonnière. En dernier recours, nous aurions pu rester en France uniquement. Créatrices de notre projet, nous sommes libres de nous adapter aux contraintes extérieures tout en poursuivant notre projet !

 

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