Préserver les ressources en eau : la méthode d'ISF Montpellier

Le village de Bourba est situé à 150 km au Nord Ouest de Ouagadougou, au Burkina Faso.

En pleine zone subsaharienne, le village reçoit peu de précipitations concentrées sur la saison des pluies, généralement entre juin et septembre. Pour subvenir à leurs besoins en eau et permettre l’agriculture et l’élevage, les 1200 habitants du village ont ainsi développé des stratégies d’adaptation en construisant un bassin de rétention d’eau collinaire appelé bouli. Ce bassin permet de recueillir les eaux de pluie et de ruissellement et de pouvoir les réutiliser au-delà de la saison des pluies. Néanmoins, la capacité du réservoir est devenue, au fil du temps, insuffisante du fait de la pression démographique. En outre, la désertification et l’érosion ont entrainé la dégradation des ouvrages de retenue et ainsi son ensablement et son comblement partiel.

C’est ainsi que l’association Peuples Solidaires Bagnols, présente dans le village depuis plus de 20 ans, a entrepris de réhabiliter le bouli.

En 2014, les travaux réalisés, notamment le creusement de la retenue et l’établissement de digues de protection, ont permis de multiplier la capacité du bouli par 8 pour atteindre 40 000 m3. En parallèle, un comité villageois de gestion du bouli de Bourba a été mis en place pour représenter les usagers du bouli et assurer la gestion de la ressource en eau. De même, un groupement de femmes, Noom be weende, s’est créé afin d’utiliser les nouvelles ressources en eau disponibles pour améliorer leur revenu, notamment par le développement d’un périmètre de maraichage.

C’est dans ce cadre qu’intervient le groupe Ingénieurs sans frontières Montpellier qui a travaillé sur le projet au cours de l’année et partira effectuer une mission sur le terrain en juin prochain. Un an après les travaux, plusieurs objectifs ont été définis afin de pérenniser les aménagements réalisés.

Dans un premier temps, le bilan des effets des travaux sera réalisé à travers une enquête dans le village. Les résultats de cette enquête seront comparés à ceux de l’enquête réalisée avant les travaux. En outre, le bouli et les digues doivent encore être stabilisés par la plantation de végétaux locaux destinés à combattre l’érosion. Le groupe aura pour charge d’initier la démarche, avec les villageois et ainsi leur permettre de réutiliser les principes du génie végétal. Pour lutter contre l’érosion, le groupe étudiera avec les villageois la mise en place d’une zone rizicole et de petites digues anti érosives. Enfin, le groupe accompagnera le groupement Noom be weende dans la mise en place du maraichage générateur de revenus.

Le partenariat entre Ingénieurs sans frontières Montpellier et Peuples Solidaires, renforcé par les nombreux échanges avec les associations locales a ainsi permis de mettre en place cette mission qui met au premier plan l’échange des connaissances et le partage des réponses à la problématique du manque d’eau.