Pourquoi et comment se mobiliser contre la réforme des retraites ?
ISF s'oppose au projet de réforme des retraites du gouvernement. Nous proposons ici quelques raisons, mais nous vous invitons à approfondir les recherches pour vous forger votre propre avis, à en débattre autour de vous et à échanger, pour ne pas agir uniquement sur demande de la fédération ISF.
Ce projet paraît injuste et injustifié
Le gouvernement laisse entendre que notre système de retraite est en danger car il menace d'être en déficit. Cependant, le Conseil d'Orientation des Retraites, une institution en charge d'évaluer la situation du sytème de retraite jusqu'en 1970, considère plutôt que le système va retrouver un équilibre, malgré des années de déficit. En 2021, les caisses de retraite étaient excédentaires de 900 millions d'euros et devraient l'être aussi en 2022 (Basta, 2 Janvier 2023).
De plus, il existe de nombreux moyens d'arriver à un système à l'équilibre qui n'impliquent pas une augmentation du temps travaillé en repoussant l'âge de départ légal de deux ans. Il pourrait en effet être mit en avant l'augmentation des cotisations salariales et ou patronales ou encore l'augmentation de salaires. A titre d'exemple, l'harmonisation des salaires entre les hommes et les femmes pourrait générer à court terme assez de retraites pour équilibrer le système pendant quelques années (La Tribune, 2017).
La réforme aujourd'hui envisagerait pénaliserait les carrières "incomplètes", causées par les arrêts maladies, les périodes de chômage, et les interruptions de carrière pour élever des enfants majoritairement portées aujourd'hui par des femmes. Les migrants et migrantes sont elleux aussi pénalisé·es et le seraient encore plus. En effet, ces derniers et dernières ne cotisent qu'à partir de leur premier emploi déclaré en France, ce qui les empêche très souvent d'obtenir une "carrière complète" selon l'âge auquel iels sont arrivé·es en France. Cette réforme accroitrait donc les dominations sexistes et celles sur les migrant·es. Les engagements féministes et de solidarité internationale portés par ISF nous poussent à dénoncer ce risque d'accroissement d'inégalités.
Plus spécifiquement encore pour les ingénieur·es, ce projet représente pour ISF un risque pour la majorité de nos membres. Les études longues signifient un départ de plus en plus tardif à la retraite. Faire une école d'ingénieur·e, c'est souvent redoubler une année en classe préparatoire ou faire trois ans à l'université ou en IUT avant d'intégrer une école, puis faire une césure ou un double-diplôme qui rajoute un an d'étude. Avec la phase de recherche de première embauche, on peut facilement se retrouver à travailler pour la première fois autour de 25 ans. Avec le nombre importants de stages, il est difficile en école de travailler l'été pour commencer à cotiser pour sa retraite avec des emplois saisonniers. Ainsi, en reculant l'âge de départ et en accroissant le nombre d'annuités, cela fait partir en retraite de plus en plus tardivement les personnes ayant étudiées longtemps.
Que faire contre cette réforme ?
Si vous souhaitez vous mobiliser contre cette réforme, une première chose est d'en parler autour de vous, avec d'autres élèves, des enseignant·es, des proches, etc. En école, votre groupe local peut solliciter l'autorisation de l'administration pour utiliser un amphi à cette fin et y organiser un débat sur les retraites.
Si vous souhaitez manifester plus fortement votre désaccord, vous pouvez aussi vous mobiliser lors des journées interprofessionnelles. Les prochaines seront mardi 7 et samedi 11 Février. De nombreuses cartes des manifestations existent, voici ici par exemple celle de la CGT : https://mobilisations-en-france.cgt.fr/
Les articles utilisés pour ce texte :
Article de Basta : https://basta.media/Reforme-des-retraites-les-huit-arguments-fallacieux-du-gouvernement-pour-reculer-l-age-de-depart
Article La Tribune : https://www.latribune.fr/economie/france/l-egalite-salariale-homme-femme-suffirait-elle-a-financer-la-retraite-a-60-ans-664515.html