Le programme «une seule planète»: vaste chantier pour une gestion durable des ressources naturelles

Notre modèle de développement, basé sur une surexploitation des ressources naturelles, est à l'origine de déstabilisations humaines, sociales et environnementales générant pauvreté, inégalités et désastres écologiques. En prime, ce modèle n’est pas viable dans la durée car il ne permettra pas de vivre tous ensemble sur cette planète encore très longtemps. Il apparaît effectivement que l’exploitation des ressources entraine un déséquilibre grandissant et que ce problème se répercute désormais sur l’ensemble des populations.

Cette prise de conscience s’exprime de plus en plus clairement et les mobilisations autour du sommet de Copenhague sur le changement climatique de décembre 2009 ont montré un intérêt croissant pour un développement sain et raisonné. Malgré le déplorable résultat des négociations, ce rassemblement a permis la rencontre d’une multitude d’acteurs associatifs, de visées et de tailles parfois très différentes. C'est en marge de ces échanges que s'est forgé, à l'initiative du CRID (1), un programme de plaidoyer et de sensibilisation sur la gestion responsable et durable des ressources naturelles pour le développement de tous, aux niveaux tant local que mondial.

Le programme, baptisé une seule planète, a pour particularité de réunir des acteurs du développement et de l’environnement de plusieurs pays européens (France, Belgique, Hongrie et Slovaquie) et du Sud (Côte d’Ivoire, Indonésie, République démocratique du Congo, Sénégal) ainsi que des syndicats et des chercheurs. Dans le réseau français s'impliquent notamment les associations Les Amis de la Terre, le CCFD, RITIMO, Artisans du Monde, Terres Solidaires et Greenpeace. La mutualisation de leurs analyses, de leurs efforts et de leurs réseaux donneront force et vitalité au programme !

Les objectifs du programme

La première étape fut la définition des enjeux du programme et des actions envisagées. Pour cela, une note de plaidoyer (à télécharger ci-dessous) rédigée en septembre 2009 a fixé la ligne de conduite, les axes de réflexion privilégiés ainsi que les objectifs à atteindre pour décembre 2011. Et le programme est ambitieux ! Il abordera cinq thématiques principales : les forêts, les ressources halieutiques (pêche, mer), les ressources extractives (matières premières minérales et énergétiques), les eaux douces et la terre.

La première vocation d’une seule planète est la mise en place d'un plaidoyer à destination des instances européennes, afin d’orienter différemment les politiques environnementales et de développement. Les organisations fondatrices du programme élaboreront pour cela des dossiers et des propositions autour de points clés qui seront présentés aux décideurs. Plusieurs tables rondes et symposium se tiendront dans toute l'Europe afin de construire un projet cohérent et réaliste.

Le second objectif est la sensibilisation du grand public, dont le public étudiant, sur les enjeux de ce programme. Des évènements d'animation se tiendront partout en France et sous différentes formes : conférences, débats, stands d'animation, formations, etc. Il s'agira de présenter aux acteurs et consommateurs que nous sommes un état des lieux de l'exploitation des ressources et de mettre en évidence les mécanismes de gestion actuels. Les questions de biodiversité, de pollution et de climat seront naturellement présentes, notamment du fait des relations existantes entre exploitation des ressources et évolution des milieux naturels. Ces aspects ne seront pas exclusifs puisque la gestion des ressources s’exprime également à travers des questions d'ordre économique, social et géopolitique.

Des propositions concrètes

Cette campagne se veut une réponse à des questionnements légitimes et vitaux pour l’avenir de nos sociétés. Les réflexions menées en amont par les partenaires du programme ont permis de déterminer trois axes de réponses pour une gestion raisonnée des ressources :
- La gestion participative des ressources naturelles : prendre en compte les attentes et revendications sociales des populations locales, organiser la réappropriation de leurs ressources dans une démarche cohérente, etc.
- La régulation des acteurs privés : exiger la transparence sur les revenus générés par l'exploitation des ressources, mettre en place une réglementation sociale et environnementale contraignante, questionner les relations entre les maisons-mère et leurs filiales, etc.
- Le changement des modes de production et de consommation : interpeller les consommateurs sur les impacts de leurs habitudes alimentaires ou vestimentaires, proposer des outils pour changer nos comportements quotidiens, etc.

L'ensemble des populations doivent prendre conscience de la nécessité de ces changements. Pour cela, le programme une seule planète entend faire participer le plus grand nombre d’acteurs à la démarche, afin de proposer ensemble une alternative viable à notre modèle de développement. N’hésitez pas à vous renseigner sur les actions de la campagne qui se tiendront partout en France et à l'international : rendez-vous sur uneseuleplanète.org.

1. Centre de recherche et d'information pour le développement, collectif de 55 associations de solidarité internationale. ISF est membre du CRID.