Ingénieurs sans frontières en immersion dans les politiques de l'eau

Au détour des relations lyonnaises, un projet se présente, celui de la Coordination Eau Bien Commun Rhône-Alpes. Retour sur la première rencontre des acteurs du projet, l’école d’été de Lyon en mai 2016.
Participants école d’été.
Participants de l'école d’été.
Rémi Rousselet

18h00, café sud-américain à quelques encablures du Rhône... Petite remise en contexte de cette ambiance suave. Au détour des relations lyonnaises, un projet se présente, celui de la Coordination Eau Bien Commun Rhône-Alpes1. Un défi, rassembler des jeunes de France, d’Italie et de Moldavie autour du thème de l’eau. Après une première édition réussie déclinant les liens entre eau et climat, l’ambition est de travailler sur les politiques de gestion de l’eau. Banco ! Deux groupes locaux rejoignent l’aventure, Provence et Limoges, accompagnés d’un administrateur. Retour sur la première rencontre des acteurs du projet, l’école d’été de Lyon.

Par où commencer ?  L’école d’été c'est 18 Français-e-s, 2 Moldaves, 5 Italiennes, une péniche, un cuistot, Lyon, des blagues bilingues et cinq jours pour se réapproprier les politiques de l’eau et notre responsabilité comme citoyen dans leurs définitions et leurs mises en œuvre.

Le premier jour commence sur les chapeaux de roues. Présentation le matin d’un diaporama qui retrace l’ensemble des politiques de l’eau « de Bruxelles au robinet de ta commune ». Le citoyen a-t-il son mot à dire ? Rien n’est moins sûr… L’après-midi même, nous allons donc à la rencontre des acteurs du territoire pour le leur demander. Agence de l’eau, syndicats de rivière, associations de protection de l’environnement, représentants de Veolia et du Grand Lyon, élus locaux… Chacun nous donne son regard sur la question. Très vite, la pluralité des avis et les nombreux retours d’expériences nous montrent qu’elle n’a rien d’évidente. Après une restitution intense et un débat fiévreux le deuxième jour, nous faisons cheminer notre réflexion collective. Quelques pistes de réponses, mais surtout de nouvelles questions apparaissent.

Vendredi, troisième jour. Après le temps de l’analyse précise et détaillée du rôle de chaque acteur dans les politiques de gestion de l’eau, vient celui de la découverte de leurs applications. Lyon passe de terrain d’étude à terrain de jeu. Nous découvrons la ville en petits groupes grâce à un jeu de piste qui nous fait sillonner les rues de fontaines en aqueducs, en passant par les égouts de l’amphithéâtre romain. L’occasion d’en apprendre beaucoup sur la manière dont l’eau façonne villes et sociétés.

L’école d’été se fait plus introspective le lendemain. Lors d’une superbe navigation sur la Saône, chacun a le temps, reposé sur le pont, accoudé au garde-fou, ou défiant les eaux à l’étrave, de prendre du recul par rapport à tout ce que nous avons soulevé, toutes les interrogations qui sont restées éparpillées en l’air et qu’il est temps de rassembler. Essai transformé l’après-midi par un nouveau débat animé autour du rôle du citoyen, qui nous invite à reconsidérer nos rapports à la démocratie, aux biens communs, notre responsabilité sociale, et à l’éducation. Les esprits passionnés de cinq jours d’ébullition sur le sujet, se mêlent et se démêlent, trouvent des points d’entente, des points de discorde, et essaiment des pistes d’actions ou des graines de solution.

A nous de les faire germer lors de nos prochaines rencontres2.

Notes :
1. Projet Erasmus + en partenariat avec l’association italienne Cevi et l’association moldave Ormax.
2. Une deuxième école d’été est prévue en Italie fin juin. Les membres d’ISF Limoges devraient être présents ainsi que ceux d’ISF Italie s’ils rejoignent la partie.

15 juin 2016
Rémi Rousselet, ISF Provence et Florestan Groult, administrateur
Thématique 
Catégorie 
Groupe ISF