Comment entretenir son hygiène numérique ?

Les logiciels libres et open source grand public ne datent pas d'hier. Des applications n'ayant rien à envier au modèle propriétaire sont installées facilement sur les ordinateurs du plus grand nombre. Épaulées parfois par des fondations, elles garantissent des libertés face à des modèles privateurs : citons par exemple les logiciels bien connus LibreOffice ou Mozilla Firefox. Pour faire tourner son ordinateur, de nombreuses distributions Linux (Ubuntu, Linux Mint, Manjaro) misent sur la facilité d'installation et de prise en main.

La dernière décennie a vu le besoin d'alternatives s'étendre à de nouveaux enjeux. Même si l'Union européenne tente de siffler la fin de la récréation avec le RGPD (règlement général sur la protection des données), le pistage des internautes à travers des galaxies de cookies tourne à plein régime, les services en ligne et nos smartphones deviennent un vivier de données personnelles à forte valeur ne montrant que peu de considération pour le respect de la vie privée.

Plutôt que de laisser une poignée de sociétés concentrer l'offre de services, pourquoi ne pas décentraliser avec une multitude d'acteur·rices plus proches des usager⋅ères ? Des associations, des sociétés ont rapidement proposé des outils d'édition collaborative en ligne, du stockage de documents ou même des réseaux sociaux avec des serveurs fédérés qui communiquent entre eux.

Après avoir elle-même proposé des services en ligne libres, éthiques et décentralisés, l'association Framasoft a initié en 2016 le collectif CHATONS : Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires. Sur www.chatons.org vous pourrez retrouver des associations proches de vos valeurs et/ou de chez vous pour profiter de services en ligne.

Et pourquoi pas, à l’instar d’ISF, héberger soi-même ses propres services, pour soi, ses proches, son association ? En recyclant un vieux PC ou en utilisant des nano-ordinateurs mono-cartes ? Des logiciels comme Nextcloud permettent d'installer un serveur pour héberger ses données, contacts, calendrier... La solution Yunohost permet d'héberger facilement une multitude de services. On retrouve ce projet au cœur du projet La Brique Internet pour permettre à tous⋅tes de construire son bout d'Internet.

Et alors que notre utilisation d'Internet se déplace dans nos ordiphones, comment éviter la surveillance de nos applications du quotidien ?
En ajoutant par exemple un magasin d'applications comme F-Droid sur son téléphone Android (ou dérivé) pour installer et mettre à jour facilement des applications libres et open source.
Si malheureusement certaines de vos applications préférées ne sont que sur le Google Play Store, des clients open source comme Aurora Store permettent de récupérer des applications depuis ce dernier, évitant ainsi l'utilisation de compte Google.

Le projet Exodus Privacy analyse les applications Android pour détecter les trackers qui collectent des données, une occasion de se demander pourquoi une application de lampe torche aurait besoin d'autant de pisteurs pour allumer la lumière de notre téléphone...

Des systèmes d'exploitation libres comme LineageOS se basent sur la version open source d'Android, sans les couches Google préinstallées. Dérivé de LineageOS, /e/, porté par la e
Foundation, propose un système facilement installable sur de nombreux modèles de téléphone avec un écosystème complet d'applications et de services centrés sur la vie privée.
Ce panorama loin d'être exhaustif illustre que les solutions pour retrouver une bonne hygiène numérique existent. Et si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à aller à la rencontre d'associations proches de chez vous lors d'événements à retrouver sur www.agendadulibre.org.