12 ème Forum Social Mondial, quel bilan ?

Le Forum Social Mondial s'est tenu pour la première fois depuis sa création, dans le monde arabe. Il s'agit d'un défi majeur puisque la Tunisie, berceau du printemps arabe, est plongée dans une grave crise politique interne depuis l'assassinat du militant Chokri Belaïd en février dernier.
Ingénieurs sans frontières

La Tunisie n'en a donc pas fini avec la révolution et la tenue du FSM réclamant changement, dignité, liberté et justice sociale représente donc un symbole fort pour les mouvements sociaux et citoyens. Ainsi, du 26 au 30 mars, près de 5000 associations et plus de 60 000 participants se sont réunis au Campus Universitaire El Manar à Tunis avec une variété de luttes et revendications mais avec un seul et même slogan « Un autre monde est possible ».


Le 26 mars au matin, l'Assemblée des femmes s'est tenue dans un amphithéâtre où femmes et hommes du monde entier se sont mobilisés pour défendre leurs droits et rendre un hommage aux femmes révolutionnaires du monde arabe! Une marche d'ouverture du Forum s'est ensuite tenue dans les rues de Tunis, partant de la Place du 14 janvier, date symbolique du départ de Ben Ali, rassemblant collectifs, ONGs, mouvements sociaux défendant une pluralité de causes : écologiste, syndicaliste, pacifiste, anticapitaliste etc...


Plus de 1000 ateliers et activités ont été organisés avec des débats essentiellement tournés autour de la problématique des migrations, la dette, l'éducation, l'accès à l'eau, le changement climatique, et surtout autour des défis à relever pour les pays des révolutions arabes. Une marche en faveur de la cause palestinienne est venue clôturer ce douzième FSM.


Quel bilan en tirer ? Il est difficile d'en tirer des conclusions au vue du grand nombre de débats et revendications portés mais une chose est sûre, ce rassemblement a mis en valeur un objectif commun à tous, celui de trouver des alternatives afin d'amener à un système plus juste et envisager une alternative au capitalisme. La société civile doit donc poursuivre sa mobilisation pour tendre vers le « buen vivir ». Toutefois, certaines critiques ont émergés remettant en cause l'identité du FSM, sa dynamique et son poids, ou encore le financement par des corporations dont les logos étaient affichés lors d'activités. Quelle suite alors donner au Forum Social Mondial de 2015 ? Rappelons simplement que l'objectif du FSM n'est pas d'uniformiser les idées, ni de proposer des solutions écrites mais de préserver la richesse de la diversité et d'ouvrir le débat et un dialogue !.

13 juillet 2013
Sarah Bedrani, coordination nationale
Catégorie